Le syndrome post-chute chez la personne âgée

Le syndrome post-chute chez la personne âgée est un problème fréquemment observé par la médecine gériatrique. Comme son nom l’indique, il survient après une ou plusieurs chutes chez un senior et s’aggrave si ce dernier n’a pas pu se relever. En quoi consistent ces troubles de l’équilibre ? Comment faire une bonne prévention des chutes au domicile des personnes âgées ? Est-il possible de soigner le syndrome post-chute ? Elicris fait le point.

Syndrome post-chute : qu'est-ce que c’est ?

Une personne âgée qui tombe peut ressentir des conséquences directes, comme des contusions. Mais ce type d’accident se révèle parfois traumatisant d’un point de vue émotionnel, entraînant alors un syndrome post-chute chez la personne âgée. Cette pathologie contraint drastiquement son autonomie.

Définition médicale du syndrome post-chute chez la personne âgée

Le syndrome post-chute (post fall syndrome en anglais) est un problème d’ordre psychologique, allant parfois jusqu’à la dépression. Cela provoque des troubles de l’équilibre et donc de la marche. Le senior développe une peur de tomber, ou fear falling. Il n’accepte plus la verticalisation : être debout, voire assis, devient une épreuve.

Les conséquences sur l’autonomie du syndrome post-chute

Il faut prendre très au sérieux le syndrome post-chute. S’il est diagnostiqué tard ou mal pris en charge, les conséquences sur l’autonomie de la personne peuvent être catastrophiques, avec un refus complet de se tenir autrement qu’en position allongée. Le senior se retrouve alors dépendant. Si la situation perdure, le syndrome post-chute chez la personne âgée implique une perte des capacités fonctionnelles, des difficultés à trouver son centre de gravité, un risque de chute aggravé et des phases dépressives. Au fil du temps, c’est l’état de santé globale qui se détériore.

Mieux comprendre le syndrome post-chute chez la personne âgée

Le syndrome post-chute touche en moyenne une personne âgée sur 5, après être tombée. Il est donc important de s’informer sur les retentissements psychologiques de tels accidents (même s’ils semblent bénins en apparence).

Pourquoi les personnes âgées tombent-elles souvent ?

Les personnes âgées sont très enclines à être victimes de chutes, à cause de plusieurs facteurs dûs aux années qui s’accumulent : 

- les troubles moteurs et la diminution des capacités physiques,

-  des troubles de la vue, de la perception ou des problèmes de proprioception,

-  des pathologies particulières qui touchent la force musculaire, la marche ou la coordination (maladies neuro-dégénératives par exemple),

-  l’arthrose causant douleurs et difficultés à se déplacer,

- la prise de médicaments diminuant les sensations ou la vigilance,

- l'hypotension orthostatique (baisse soudaine de la pression artérielle en cas de changement de position).

Les conséquences des chutes (physiologiques et psychologiques)

Une chute chez une personne âgée est un événement qui doit être signalé à son médecin. Les conséquences sont multiples. Tout d’abord, on peut citer des répercussions physiques et physiologiques : les contusions, les hématomes, les traumatismes crâniens ou un os cassé (le fameux col du fémur par exemple !). Viennent ensuite les craintes et des peurs à l’idée de retomber : c’est le début du syndrome post-chute, avec une désadaptation posturale. Par ricochet, il peut y avoir des contrecoups plus larges sur la santé mentale, la vie sociale, l’autonomie.

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Personne âgée après un syndrome post chute

Diagnostiquer le syndrome post-chute chez la personne âgée

Le syndrome post-chute chez la personne âgée est courant : il doit être envisagé dès qu’un senior est tombé. C’est pourquoi une surveillance étroite est nécessaire après, pour être vigilant aux signes annonciateurs.

Les signes d’un syndrome post-chute

Les premiers signes du syndrome post-chute chez la personne âgée sont la réticence à bouger, à marcher, à sortir, voire à se mettre debout. Elle souhaite en priorité se préserver et ne pas risquer de tomber. C’est un vrai choc émotionnel ! Le senior a de plus en plus de mal à accepter la position debout : il se tient avec ses bras et adopte une attitude de rétropulsion (les genoux fléchis, le buste vers l'avant, les mains accrochées à un appui).

Reconnaître les phases aiguës et chroniques du syndrome post-chute

Il est primordial de repérer la phase aiguë du syndrome post-chute chez la personne âgée, car elle nécessite une vraie prise en charge. Certains signes doivent vous alerter : 

- Refus de bouger, volonté de rester au lit 

- Centre de gravité positionné vers l’arrière, aucune projection en avant 

- Grandes difficultés de déplacement : la personne est lente, elle a du mal à éviter les obstacles, l’amplitude de ses pas est réduite

Des tests sont disponibles pour dépister le syndrome post-chute, comme le test du lever de chaise, où on mesure la vitesse et la force des membres inférieurs, et le test de la station unipodale pour l’équilibre. Un questionnaire (appelé FES-I) existe également.

Comment stopper l’évolution du syndrome post-chute ?

Pour arrêter l’évolution du syndrome post-chute chez la personne âgée, il faut agir au plus vite. Dans ce cas, un traitement des douleurs, une sécurisation des lieux et un suivi psychologique devraient suffire. On peut aussi envisager une rééducation à la marche dans un cabinet de kinésithérapie. Si on ne réagit pas assez vite, le senior risque de glisser vers un syndrome régressif majeur, avec une perte des capacités fonctionnelles. Il sera alors beaucoup plus difficile de parvenir à une guérison et à une récupération de l’autonomie. À savoir que si le senior est resté longtemps au sol, cela augmente ses risques de syndrome post-chute.

Comment traiter le syndrome post-chute ?

Pour éviter le syndrome post-chute chez la personne âgée, il faut d’abord aménager le lieu de vie pour prévenir le risque de chute et proposer un service de téléassistance pour rassurer. Ensuite, une prise en charge multidisciplinaire est nécessaire pour traiter les causes psychologiques et fonctionnelles, afin de maintenir l’autonomie du senior. 

Psychiatre, médecin, aide-soignant, ergothérapeute, infirmier, kinésithérapeute sont impliqués. À son domicile, le senior sera aidé dans son quotidien grâce à du matériel adapté : chaussons anti-chutes avec semelles antidérapantes et bon maintien du pied, barre d’appui et poignées, vêtements faciles à enfiler pour les personnes âgées, lit médicalisé si besoin, etc. 

Le syndrome post-chute chez la personne âgée est fréquent. Le plus important est de bien le repérer, car agir vite est la clé pour résoudre ce problème. Si un proche senior est tombé, il faut également savoir le relever en toute sécurité, sans risque pour sa santé.

Notre blog regorge d'informations pratiques et utiles pour améliorer le quotidien des personnes âgées et de leurs aidants

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